Cafés Sciences et Citoyens de l'Agglomération Grenobloise - Le CO2 : déchet ou ressource ?

Le réchauffement climatique est largement causé par l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principalement le dioxyde de carbone (CO2). La majeure partie des émissions anthropiques de CO2 provient de la combustion des combustibles fossiles, mais d’autres sources, comme le chauffage du calcaire, la réduction des oxydes métalliques ou les procédés pétrochimiques, y contribuent également de manière significative.

Puisqu’il est difficile d’abandonner totalement ces pratiques, une solution consiste à capturer le CO2 avant qu’il ne soit libéré dans l’atmosphère. Ce gaz peut ensuite être stocké de façon permanente sous terre (on parle alors de séquestration, ou CCS pour carbon capture and storage), ou transformé en carburants liquides grâce à des procédés électrochimiques. Cette dernière option, appelée capture et réutilisation (CCU, carbon capture and usage), permet de boucler le cycle du carbone en convertissant une énergie électrique décarbonée en hydrocarbures, utilisables notamment pour les transports. Ces techniques s’appliquent principalement aux sites industriels où les concentrations de CO2 sont suffisamment élevées.

Divers procédés de capture, stockage et transformation ont été proposés. De manière paradoxale, le stockage souterrain du CO2 a d’abord été utilisé pour accroître l’extraction d’hydrocarbures en augmentant la pression dans les gisements. Cependant, ces méthodes peuvent aussi servir à emprisonner durablement le CO2 sous terre ou à le convertir en carburants synthétiques, faisant ainsi du CO2 une ressource.

Ces technologies soulèvent néanmoins des défis majeurs : elles nécessitent beaucoup d’énergie et posent des questions sur leur faisabilité technique et leur rentabilité économique. Quels sont les risques de fuite à long terme dans le cadre de la séquestration ? Existe-t-il des pollutions chimiques associées ? Et quelles quantités de CO2 peut-on raisonnablement espérer capter ou réutiliser ?

Pour discuter de ces enjeux, nous vous invitons à participer à un café-débat avec nos intervenants :

• Alban Chappaz, ingénieur chercheur en catalyse et procédés
• Pascale Chenevier, chercheuse en science des matériaux
• Laurent Duveau, expert en décarbonation industrielle

La discussion sera modérée par Emmanuel Borot (CSCAG).

Plus d'informations ici.